Les savants non-pratiquants. (DYL)

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Étonnamment, nombre d’individus qualifiés d’islamologues voire de savants sont considérés par des Musulmans comme des sommités islamiques alors que non seulement leurs discours sont contestables mais que, de surcroît, ils ne pratiquent même pas ce qu’ils ânonnent. Nombre de ces faussaires qui ont glané leurs diplômes et leur permis d’exercer auprès d’illustres mécréants ou de religieux fantoches sont aujourd’hui morts et enterrés mais certains sont malheureusement encore vivants et sévissent toujours impudiquement et impunément. Il en va de même pour ces responsables musulmans (recteurs, prédicateurs, influenceurs, etc.) qui s’érigent en « chefs de l’Islam » alors qu’ils en trahissent sans vergogne la plupart des règles. Facilement reconnaissables, inutile de déclencher leur hostilité et les foudres de leurs afficionados en les nommant.

La plupart de ceux qui s’érigent en professeurs et en formateurs ont peu de rigueur scientifique dans ce qu’ils avancent et pratiquement aucune déontologie. Mais il est vrai que leur but premier est plus de se faire mousser en dispensant des propos politiques d’inspiration populiste ou gouvernementale que de diffuser un savoir authentique et profitable. Ils se distinguent par leur vocabulaire châtié voire obscur et leur révérence pour les orientalistes plus que pour les traditionalistes. Ils se piquent de réinterpréter les sources coraniques et prophétiques conformément à l’entendement occidental profane et dévoyé ou les éludent carrément au profit de leurs irréflexions personnelles. Ils ne fréquentent guère les Musulmans dignes de ce nom et taxent d’islamisme tout ce qui est conforme au vrai Islam.

La majorité de ces « islamisants » délaisse les offices de prière quotidiens, néglige le jeûne annuel de Ramadhan, méprise la nourriture Halal, consomme des boissons alcoolisées et va jusqu’à se livrer impudemment au libertinage et aux dépravations. Lorsqu’ils y sont forcés, certains d’entre eux parviennent momentanément à entretenir une illusion de religiosité en singeant hypocritement certaines pratiques mais leur mimétisme maladroit est rapidement éventé. Curieusement, même quand les désobéissances et les inconduites de ces escrocs sont flagrantes, les Musulmans ordinaires les minimisent et arrivent même à les excuser, eu égards à leur notoriété et à leurs « états de service ». Mais honte à ceux qui invitent, honorent et sponsorisent ces arnaqueurs en connaissance de cause, par intérêt relationnel ou financier, en édulcorant ou en escamotant leurs infractions, contribuant ainsi à les faire prospérer au sein d’une Communauté Musulmane trop crédule.

Rien d’étonnant alors à ce que ces filous collaborent avec les instances politiques et médiatiques pour dévoyer les enseignements authentiques de l’Islam, pour circonscrire les pratiques religieuses apparentes, pour promouvoir des innovations illégitimes et pour empêcher l’émergence d’une représentation communautaire indépendante et exigeante. Avides de célébrité, d’honneurs, de décorations, de nominations et de rémunérations, ils n’hésitent pas à sacrifier les préceptes de la foi qu’ils sont censés représenter, sans se préoccuper le moins du monde de la détérioration de leur réputation. Ils sont d’autant plus à l’aise dans ces eaux troubles que rares sont ceux qui se hasardent à les dénoncer et à les boycotter de crainte d’être blacklistés et inquiétés par les Autorités.

Un véritable Musulman ne peut se sentir honoré de côtoyer un Pouvoir qui a pour objectif de limiter son culte. Un véritable Musulman n’aura aucune considération pour ceux qui pervertissent sa religion. Un véritable Musulman n’encouragera pas les agissements visant à marginaliser sa foi. Un véritable Musulman dénoncera clairement les manœuvres anti-islamiques et désavouera ceux qui y participent. Un véritable Musulman diffusera ouvertement tout ce qui développe et renforce sa religion. Un véritable Musulman appréciera ce qui le renforce dans sa croyance et réprouvera ce qui l’en éloigne. Un véritable Musulman fréquentera en priorité ceux qui le confortent dans ses convictions religieuses et évitera leurs détracteurs. Un véritable Musulman privilégiera l’intérêt général à ses penchants et ses caprices personnels.

Il y a suffisamment de documentation et de littérature enrichissante et sûre émanant de pieux personnages, disponible gratuitement ou à peu de frais, pour pouvoir se passer des élucubrations des islamologues et autres savants contemporains à deux balles. La conduite et l’inconduite de telle ou telle « personnalité » suffisent généralement à indiquer le niveau de confiance à lui accorder, quelle que soit l’apparence qu’il présente, pas si trompeuse que ça. Pour ceux qui se veulent les porte-paroles de l’Islam, le niveau de pratique religieuse est essentiel et les manquements sont rédhibitoires. À charge également, à plus fortes raisons pour les donneurs de leçons de mon genre, d’être irréprochables, évidemment.