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Le samedi 7 octobre 2023, profitant du Shabbat et de l’effet de surprise, le Hamas a exécuté un raid sanglant contre Israël à partir de la Bande de Gaza. Un peu aventureux, compte tenu des antécédents constatés et des conséquences prévisibles ! Pour ne pas condamner hâtivement, vu les informations contradictoires émanant des belligérants, on se demandera simplement quel rapport il peut bien y avoir entre une telle opération et la lutte contre l’occupant israélien pour la libération de la Palestine quand les victimes ne sont pas des militaires ou des mercenaires à la solde de l’Etat hébreu mais des civils, des femmes, des enfants et même de la main d’œuvre étrangère. La Thaïlande où j’ai élu domicile a recensé plus d’une vingtaine de morts et une quinzaine d’otages,[1] des ouvriers agricoles dans un kibboutz, ne découlant ni de tirs accidentels ni de dommages collatéraux !!!
Étant donné la surenchère de propagande et le peu de fiabilité des informations, il vaut mieux rester au conditionnel quant à l’exactitude des événements en précisant que « s’ils l’ont fait, c’est condamnable ! ». On se dispensera par ailleurs du puéril et sempiternel « ce n’est pas ça l’Islam ! » qui horripile les irréprochables fachos. Les médias et les politiques occidentaux exagèrent ou minimisent les exactions à leur convenance en usant stratégiquement du vocabulaire approprié pour, en fonction de leur prédilection, subjectivement et injustement discréditer ou glorifier les actes, les acteurs et leurs partisans. Leur contestable sacerdoce est de soutenir inconditionnellement des innocents les mains pleines qui capitalisent depuis 80 ans sur le « crime contre l’humanité », la victimisation et les pleurnicheries pour tout se permettre. A l’Ouest, la seule option admissible est de soutenir Israël quels que soient ses agissements. Précisons toutefois que cette solidarité et ce copinage sont l’apanage des seuls Occidentaux et ne sont absolument pas partagés par le reste du monde, les Africains et les Russes soutenant les Palestiniens et les Asiatiques s’en contrefichant complètement.[2]
Les bonnes consciences des zones d’opulence ont tendance à oublier que le massacre d’innocents est condamnable d’où qu’il vienne. La vengeance de l’État d’Israël est féroce et les moyens militaires de son armée, Tsahal, sont disproportionnés par rapport à ceux du Hamas qu’elle finira par transformer en houmous. Ses frappes sur la Bande de Gaza sont aveugles et tuent indistinctement ce qui est militarisé ou pas, les civils, les secouristes, les humanitaires… Cependant par les temps qui courent, soutenir la cause palestinienne en Occident – sans pour autant cautionner le Hamas – et déplorer les exactions d’où qu’elles émanent sont devenus des comportements à hauts risques. En vertu du « qui ne dit mot consent », garder le silence est même intolérable pour certains et ceux qui se contentent d’être objectifs et mesurés sont qualifiés de traitres, de collabos ou de prosionistes par les uns et de complotistes, de séparatistes ou de terroristes par les autres.
Pour les gouvernements occidentaux, sous prétexte de ne pas importer le conflit, seule la solidarité avec le peuple israélien est admissible, celle avec les Palestiniens étant des plus malséantes. Les manifestations propalestiniennes sont systématiquement et strictement interdites, alléguant des « risques de troubles à l’ordre public« , des « affrontements entre militants extrémistes« , la « persistance de la menace terroriste » et une « recrudescence d’actes antisémites« , alors que les rassemblements pro-israéliens – supportant les mêmes périls – sont appuyés en haut lieu. Les reportages à charge des médias et les déclarations opportunistes des politiques accroissent les risques d’actes antisémites et antimusulmans, mais il n’est prévu de protection renforcée que pour la communauté juive et aucunement pour la musulmane, alors que cette dernière est tout autant ciblée par les extrémistes et les racistes. « Liberté, égalité fraternité », comme ils disent en France.
Alors que les binationaux israéliens ne sont pas inquiétés pour leur mobilisation guerrière[3] et sont même perçus en Occident comme des surhommes, les propalestiniens y sont considérés comme de dangereux terroristes s’ils envisagent seulement de faire de même. Intimidations, fichages arbitraires et menaces de poursuites judiciaires sont allégrement brandis par le Pouvoir pour dissuader qui que ce soit d’émettre la moindre objection ou désapprobation. A ce compte-là, ça ne se bouscule pas pour soutenir ouvertement les victimes palestiniennes qui ne sont alors déplorées et honorées qu’en Orient, tandis que de tous les côtés du mur israélien les lamentations et autres commémorations foisonnent. Pour sa survie, il est clair que le peuple palestinien doit moins compter sur la mobilisation des Musulmans que sur une infection divine de ses tortionnaires par le coronavirus ou les punaises de lit !
[1] Avec 20 morts et 14 otages, la Thaïlande est le pays étranger qui paie le plus lourd tribut à la guerre entre Israël et le Hamas – thaivisa en français /// THAÏLANDE – ISRAËL : Le nombre de morts thaïlandais lors de l’assaut du Hamas s’élève à 28 – Gavroche Thaïlande (gavroche-thailande.com)
[2] En Asie, pas de solidarité avec Israël | Les Echos
[3] Sens du devoir : ces réservistes franco-israéliens qui rejoignent Tsahal – Boulevard Voltaire (bvoltaire.fr)

À propos de integritydyl

@DYLeclercq RÉPONDRE A L'ISLAMOCLASTIE PAR L'IRONIE IRRESPECTUEUSE

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