On se lève tous pour D….

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Tous les timbrés de la terre semblent se donner le mot en se levant pour Daech, l’Etat Islamique du Levant. Ça me rappelle, et les plus âgés se le remémoreront aussi, ce slogan publicitaire des années 80 pour un dessert au chocolat ou à la vanille : « On se lève tous pour Danette ! ». Plus sérieux et bien moins appétissant, afin de donner un sens à leurs barouds insensés et à leur minable existence, malgré l’état d’urgence et les promesses de mieux faire réitérées après chaque événement par les Pouvoirs Publics, les divers crimes commis par des paumés en mal de reconnaissance se succèdent à travers le pays, sous les formes les plus diverses, dans les lieux les plus symboliques et les plus imprévisibles.

Je ne m’étendrai pas, comme les médias et les politiques, sur les détails de ces faits divers sordides que tout le monde se complait à qualifier d’attentats terroristes en dépit de toute logique. Mon seul constat est qu’il s’agit à chaque fois de délinquants primaires en mal de reconnaissance, connus pour des délits de droit commun en rapport avec les stupéfiants, les trafics divers ou les braquages, et que leur rattachement – pourtant automatique – aux « soldats de Daech » est surfait. Les « Allahou Akbar » braillés par des hystériques, les allégeances de dernière minute et les récupérations à postériori ne prouvent aucunement leur association (de malfaiteurs) réelle à la dite mouvance djihadiste réputée prôner un islam rigoriste et exécuter impitoyablement ceux qui y dérogent.

En cautionnant des agissements abominables et pour le moins contraires à leurs prétendus principes, et en revendiquant des comportements abjects commis par des déséquilibrés, l’inqualifiable « Califat » s’est à jamais disqualifié aux yeux des Musulmans un tant soit peu « cultivés ». D’ailleurs, quel lettré musulman approuverait ces violences et ces actes terroristes qui affectent des innocents, sachant qu’ils sont contraires aux préceptes de sa religion ? Le niveau d’études des forcenés impliqués dans les divers attaques dépasse rarement le secondaire, leur casier judiciaire est loin d’être vierge et leur pratique de la religion est épisodique voire inexistante. Pourtant, d’aucuns s’obstinent à les qualifier de terroristes « musulmans » comme d’autres, pour les noyer, accusent leurs chiens de la rage…

Les démagogues les plus « radicaux », comme Manuel Tango et Laurent Veau-inquiet, préconisent d’interdire les courants islamiques à vocation politique, comme le Salafisme et le Mouvement de Frères Musulmans, et de prendre des mesures de rétention administrative à l’encontre des fichés « S » les plus dangereux, en clair de les assigner à résidence. Ce « S » majuscule affecté arbitrairement aux « Soumis » (=Muslim) qui fréquentent assidûment les mosquées et s’activent pour la promotion de leur foi, leur sera-t-il bientôt aussi néfaste, toutes proportions gardées, qu’à ceux qui ont dû arborer l’étoile jaune ? L’avenir le dira. En attendant, étant sous le microscope, les Musulmans ont intérêt à redoubler de précautions et de prudence dans leurs activités et à ménager ceux qui les entourent, y compris ceux qui les abominent, pour ne pas tendre le dos aux griefs qui leur sont adressés si gentiment.

Oui, restons prudents, car par les sales temps qui courent, ceux qui ont le mauvais goût d’esquisser le moindre sourire, d’ironiser ou de jubiler ont du mouron à se faire. Présentement, on a vite fait d’être interpellé et condamné pour « apologie du terrorisme », délit pénalement sanctionné jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et de 100.000 euros d’amende lorsqu’il est commis publiquement (ou en ligne). Houlala ! Ça donne à réfléchir avant de s’aventurer à contredire l’actualité officielle, et ça dissuade d’être de trop bonne humeur quand d’autres sont en lamentations. Précisons quand même, en sous-entendu et avec les précautions d’usage, que la dite loi n’opère qu’à sens unique, certains crimes restant admis. Mais j’en ai déjà trop dit. Au lieu de me lever pour… dénoncer, je ferais mieux de rester assis.