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Sept années se sont écoulées depuis la promulgation de cette loi identitaire inique et discriminante destinée à éradiquer le port du voile intégral des rues de France.[1] Passé l’effet de mode, en dehors de Rachid Niqab,[2] il n’y a dorénavant plus grand monde pour se préoccuper du sort des Musulmanes qui persistent à arborer leur tenue vestimentaire de prédilection et encore moins pour les défendre au quotidien. La plupart des fiers à bras de la première heure, réputés être d’inflexibles promoteurs du Tawhid ne craignant qu’ALLAH, ont eu tôt fait de se déballocher. Redoutant maintenant les contrecoups et les persécutions inhérentes aux transgressions des lois qu’ils qualifiaient de « Taghout », les caïds d’alors sont devenus aussi dociles que les pleutres qu’ils fustigeaient jadis.
Pour ceux qui auraient oublié les tenants et aboutissants, faisons un petit rappel à La Loi, celle de Celui par Qui tout existe et subsiste et non pas les oukases de ceux qui ne couinent et s’accoquinent que pour pourrir la vie des minorités visibles. Le Saint Coran enjoint : « Ho, le Prophète ! Dis à tes épouses, et à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus vite reconnues et exemptes de peine. Et DIEU reste pardonneur, miséricordieux ».[3] Il ne s’agit pas ici d’une simple recommandation ou d’un de ces Hadiths orphelins ramassé sur un coin de mur par ceux qui se trouvent désormais taxés de « radicalisés » mais d’une injonction divine indiscutable. Malgré cela, peu de Musulmans et d’instances autoproclamées représentatives du culte musulman se sont opposés à l’adoption de cette loi scélérate en France, quand ils ne l’ont pas approuvée tacitement voire explicitement…
Il faut admettre que l’état d’urgence et les intimidations qui vont avec ont porté un sale coup à la résistance et aux convictions religieuses de bon nombre de porteuses de Niqab – qui sont devenues une espèce menacée mais aucunement en voie de disparition – ainsi qu’à leurs protecteurs. Néanmoins, ce n’est que partie remise car, avec l’aide de DIEU, le temps et le discernement aidant, l’Histoire montre que les traditions religieuses authentiques n’ont jamais complètement disparu et finissent un jour ou l’autre par réapparaître en terrain propice ou avec de nouvelles générations de Croyants. L’exemple de la Turquie contemporaine, post-kémaliste, est assez probant en termes de résurrection islamique. Toutes proportions gardées, ça fait penser à ces feux de forêt qui reprennent de plus belle à partir des braises résiduelles ou par le truchement de nouveaux « pyromanes ». Désolé pour ce parallèle un tant soit peu négatif mais, faute de métaphore plus explicite, il faudra bien s’en contenter.
Dans ce contexte antiterroriste des plus défavorables, il subsiste çà et là un certain nombre d’irréductibles « amazones » qui souffrent de leur situation de rébellion, endurant courageusement les délations, les contraventions et les agressions islamophobes. Je ne sais pas s’il existe ou pas un délit d’apologie de désobéissance à la loi, et pourquoi pas d’ailleurs puisqu’il existe bien des sanctions pour ceux qu’on soupçonne de contraindre autrui à porter le niqab,[4] et parce que si ce n’est déjà fait l’idée germera sans doute un de ces quatre dans la caboche des bornés de l’identité culturelle. Nonobstant, je prends quand même le risque de témoigner mon respect et mon admiration à ces résistantes à l’injustice, tout en invoquant le Tout-Puissant pour qu’IL allège leurs difficultés et les récompense au-delà de leurs espérances pour leurs efforts. « Oui, car à côté de la difficulté est une (double) facilité ».[5] Ceux qui tentent (éprouvent) les croyants et les croyantes puis ne se repentent pas, à eux alors le châtiment de la Géhenne, et à eux le châtiment de l’enfer-Haric. Oui, ceux qui croient et font œuvres bonnes, à eux les Jardins sous quoi coulent les ruisseaux. Voilà le grand succès ! Oui, la saisie de ton Seigneur est redoutable. Oui, c’est Lui qui commence (la création) et qui répète (par la Résurrection). Oui, c’est Lui le Pardonneur, l’Aimant, Le Maître du Trône, le Glorieux, Grand Faiseur de tout ce qu’Il veut.[6]
[1] Loi n° 2010-1192 du 11 octobre 2010 (Journal officiel du 12 octobre 2010) interdisant explicitement la dissimulation du visage dans l’espace public : « nul ne peut, dans l’espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage ».
[2] Pardon pour ce lapsus volontaire. Je veux évidemment dire Rachid Nekkaz, le médiatique homme d’affaires franco-algérien qui s’est engagé à payer les amendes des contrevenantes à la dite loi et s’en acquitte rigoureusement et tapageusement.
[3] Quand a été révélé (le verset du Coran 33 :59) ‘‘ de ramener sur elles leurs grands voiles’’, les femmes des Ansars (Médinoises) sortirent comme si des corbeaux étaient perchés sur leurs têtes. » (Abou Daoud 31/29 – Tafsir Ibn kathyr 3/284,518). Le Prophète (ص) a interdit aux femmes de se couvrir le visage pendant la sacralisation du pèlerinage à La Mecque car, en dehors de cette circonstance particulière, il en allait tout autrement, (Boukhary 28/13/1) comme l’avait préconisé Omar, le compagnon du Prophète (ص) : « Ô envoyé de Dieu, si tu donnais ordre à tes femmes de se voiler le visage. Actuellement l’homme de bien et le méchant peuvent les interpeller. Alors fut révélé le verset du voile (Coran 33 :59) ». (Boukhary 8/32/1).
[4] « De la dissimulation forcée du visage : « Art. 225-4-10.-Le fait pour toute personne d’imposer à une ou plusieurs autres personnes de dissimuler leur visage par menace, violence, contrainte, abus d’autorité ou abus de pouvoir, en raison de leur sexe, est puni d’un an d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende. « Lorsque le fait est commis au préjudice d’un mineur, les peines sont portées à deux ans d’emprisonnement et à 60 000 € d’amende. »
[5] Coran 94 : 5-6
[6] Coran 85 : 10-16

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@DYLeclercq RÉPONDRE A L'ISLAMOCLASTIE PAR L'IRONIE IRRESPECTUEUSE

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